Thomas Pesquet interdit de vol à cause de sa barbe

Pour des raisons de sécurité, barbes garnies et voyages dans l’espace ne font pas bon ménage. Celle que Thomas Pesquet se laisse pousser risque de mettre un frein à sa carrière spatiale. Problème, l’astronaute a pris des engagements ailleurs.

Mise à jour du 2 avril 2024 : Cet article est un poisson d'avril. Pour vous en convaincre, remarquez l'écusson brodé sur le blouson de Thomas Pesquet.

« Il faut choisir. Soit on est acteur, soit on est astronaute » avertit un dirigeant de l’Agence spatiale européenne (ESA). Le message vaut pour Thomas Pesquet. Discret ces derniers mois, le plus connu des astronautes français a fait une apparition publique fin mars, sous un nouveau look. D’habitude rasé de près, le voilà qui arbore une épaisse barbe. Aussi seyant soit-il, ce choix pour la pilosité faciale pose un problème. Contrairement aux moustaches, les barbes sont interdites dans l’espace. En porter une met à risque la bonne étanchéité du casque des différentes combinaisons que doivent enfiler les astronautes pendant leur mission.

Thomas Pesquet lors de l'accueil de l'Agence spatiale indienne à l'ESA. Crédit : ESA

En 1984, ce point de sécurité avait justement posé problème à l’océanographe Paul Scully-Power, premier astronaute Australien à gagner l’espace. Avant de monter dans la navette Challenger de la mission STS-41-G, la Nasa lui avait ordonné de passer chez le barbier. Devant l’obstination du scientifique, et parce qu’il ne s’agissait que d’un voyage de huit jours, l’Agence spatiale américaine avait finalement cédé. « Oui mais c’était les années 1980, tout était beaucoup plus cool, explique-t-on à l’ESA. En 2024, la barbe, tu la rases où tu ne pars pas ».

Premier rôle au cinéma

Alors, nous direz-vous, pourquoi Thomas Pesquet ne passe-t-il pas simplement le rasoir bic ? Il y a un hic. L’astronaute a pris d’importants engagements pour son premier rôle au cinéma. Et pas dans n’importe quel film. Fin 2024, il rejoindra le tournage de l’adaptation cinématographique de « Tintin on a marché sur la Lune ». La dernière grosse production d’Alexandre Astier est programmée pour sortir en salles début 2026 – dans la foulée de la mission Artemis 2 qui doit envoyer des astronautes autour de la Lune quelques mois plus tôt.

Michael Collins se rase dans la capsule d'Apollo 11 au côté de Neil Armstrong
© NASA

Mille milliards de mille sabords

Vous l’aurez peut-être deviné, ça n’est pas Tintin qu’incarnera Thomas Pesquet, mais bien son camarade d’aventure, le Capitaine Haddock. Bilan des courses, l’astronaute français est obligé, par contrat, de préparer son personnage en vue du tournage à venir. La barbe hirsute du marin avant tout ! Le jeune acteur Jean-Baptiste Capelan aurait été choisi pour le rôle principal. Quant à Dupont et Dupond, la production s’est offert les services des frères Mark et Scott Kelly. Les jumeaux astronautes de la Nasa seront coiffés de chapeaux melons et équipés de fausses moustaches pour l’occasion. Dans le rôle du Professeur Tournesol, le physicien Etienne Klein est pressenti.

Si en tant que troisième personnalité préférée des Français, Thomas Pesquet se désengageait du film, il mettrait à mal une production à plus de 70 millions d’euros. Un budget digne d’une mission dans l’espace. Entre cinéma français et agences spatiales, il y a de la friture sur la ligne…