Le journal de Thomas Pesquet (32) : Garder le contact

L’astronaute Thomas Pesquet. © ESA/Nasa
Chaque mois pendant plus de deux ans, Thomas Pesquet a dévoilé les coulisses de son entraînement aux lecteurs de Ciel & Espace. Désormais, il est à bord de l’ISS ! Dans ce trente-deuxième épisode, l'astronaute nous explique comment il communique avec la Terre.

« Nous avons beaucoup de chance dans l'ISS : nous pouvons communiquer assez facilement avec la Terre, et notamment avec nos familles. Une fois par semaine, nous pouvons discuter avec nos proches en vidéoconférence pendant 30, 40 ou 50 minutes, selon la qualité de la couverture réseau. Par rapport à l'époque de la station russe Mir, où les gars là-haut ne pouvaient parler que quelques minutes avec les leurs, et seulement une fois par mois, c'est un grand progrès !

Il est important de parler avec d'autres personnes que les membres de l'équipage de la station. Cela nous change les idées, ça nous permet de penser à autre chose qu'à notre travail. Après tout, en six mois, je ne vais voir que sept personnes différentes !

Une sortie dans l’espace, ça se raconte

Lorsque j'ai mes proches au téléphone, je leur parle évidemment beaucoup de ma vie ici. Une sortie extravéhiculaire, ça se raconte, on a envie partager ça. On parle aussi de l'actualité. Si on ne suivait pas l'actu, le jour de notre retour sur Terre, nous risquerions de ne pas reconnaître le monde sur lequel nous nous posons.

Après tout, quand je suis parti, les présidents américains et français étaient Barack Obama et François Hollande. Alors qu'à mon retour, ça sera Donald Trump et... quelqu'un d'autre. Et puis bien sûr, on parle des amis, du quotidien, et parfois de choses très terre à terre comme, par exemple, la couleur des murs d'un appartement (ma compagne vient de déménager). En fait, toutes ces petites discussions sont importantes car elles nous permettent de ne pas nous sentir isolés.

Communications radio

Depuis l'ISS, il y a plusieurs manières de communiquer avec la Terre. Celle que l'on utilise le plus souvent, pratiquement en permanence, c'est la communication par radio. Comme dans un avion qui communique avec une tour de contrôle. Ces communications sont transmises de deux manières, soit directement vers des antennes au sol, soit grâce au système TDRS.

La communication directe ne dure que le temps pendant lequel la station spatiale est dans le champ de vue de l'antenne au sol, c'est-à-dire quelques minutes. Le système TDRS, lui, permet une connexion presque 24h sur 24. C'est un système de satellites relais géostationnaires.

À travers ces satellites, on peut aussi communiquer des fichiers, par exemple des procédures avant les sorties extravéhiculaires, et même nos mails. Ce sont eux aussi qui relaient les appels des téléphones par IP à nos familles. Il y a enfin un troisième moyen de communiquer avec le sol, c'est la radio-amateur. Cela peut donner lieu à des conversations sympas ! »

 

Découvrez les autres épisodes du journal de Thomas Pesquet.

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Nous avons sélectionné pour vous

  • Avec Desi, une nouvelle fissure ouverte en cosmologie ?

    La première année d’observation du relevé céleste Desi suggère que l’énergie noire, qui accélère l’expansion de l’univers, pourrait avoir varié dans le temps. Un résultat qui défie notre compréhension de l’évolution cosmique et qui suscite tour à tour prudence, enthousiasme et curiosité chez les spécialistes.

  • Kamo’oalewa, l’astéroïde cible de la sonde Tianwen 2, est bien un morceau de Lune

    Le petit corps céleste qui gravite sur une orbite très voisine de celle de la Terre semble avoir la Lune pour origine. Outre sa composition, des simulations de trajectoire militent en ce sens. Un cratère est même suspecté : Giordano Bruno.

  • Expansion de l’Univers : la tension s’accroit sur la constante de Hubble

    L’Univers est en expansion. Soit. Mais à quelle vitesse ? Selon la méthode utilisée, ce taux d’expansion, ou constante de Hubble, varie. Et les mesures les plus récentes viennent encore confirmer cette tension. Au point que des cosmologistes mettent en cause les modèles théoriques les mieux établis.