Des crashs interstellaires éjectent des planètes habitables

Un système planétaire en formation dans la nébuleuse d'Orion. Crédit: NASA/ESA and L. Ricci (ESO)

Une nouvelle simulation montre que les collisions entre systèmes planétaires provoquent l'éjection massive de planètes du gabarit de la Terre. En effet, les systèmes planétaires découverts depuis 1995 ne montrent pas toujours le même visage que le nôtre, particulièrement harmonieux. Chez nous, les planètes tournent paisiblement autour du Soleil dans le même sens que sa rotation propre, dans un même plan et sur des orbites circulaires. Un tableau convivial qui ferait plutôt figure d'exception.

Collisions stellaires fréquentes
Ailleurs, c'est souvent beaucoup plus chaotique. Un équipe germano-anglaise, menée par Ingo Thies et Pavel Kroupa de l'Université de Bonn, ont établi un modèle de formation qui permettrait d'expliquer ces bizarreries orbitales.

Au commencement, tout se passe normalement. Le nuage de gaz s'effondre sur lui-même, l'étoile s'allume, et un disque de matière géant se met à tourner autour d'elle et dans le même sens. Seulement le nuage de gaz initial est rarement isolé, il fait souvent partie d'un amas, et donc le même scénario se produit juste à côté. Ainsi la collision entre deux système planétaires en formation serait monnaie courante !

Ejection de planètes
L'apport de matière dans un système par celui qui l'aborde serait énorme. L'équivalent de 30 fois la masse de Jupiter. De quoi compresser le disque protoplanétaire et perturber dramatiquement sa mécanique. Les planètes déjà formées passeraient sur une orbite fortement inclinée, elliptique, voire rétrograde ! Quant aux plus petites, de la taille de la Terre, elles seraient éjectées sans autre forme de procès.

Loin de toute étoile, elles refroidiraient lentement pour se fondre dans la nuit noire du cosmos, où elles erreraient lugubrement pour l'éternité...

Vu sous ce jour nouveau, notre accueillant système solaire fait figure de rescapé. Nous serions en fait une rareté dans la galaxie, et ce n'est pas une bonne nouvelle pour la recherche de vie extraterrestre : si les planètes telluriques sont en grand nombre éloignées de la douce chaleur de leur étoile, cela réduit énormément les chances que s'y soit développée la vie...

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Commentaires

Nous avons sélectionné pour vous

  • Avec Desi, une nouvelle fissure ouverte en cosmologie ?

    La première année d’observation du relevé céleste Desi suggère que l’énergie noire, qui accélère l’expansion de l’univers, pourrait avoir varié dans le temps. Un résultat qui défie notre compréhension de l’évolution cosmique et qui suscite tour à tour prudence, enthousiasme et curiosité chez les spécialistes.

  • Kamo’oalewa, l’astéroïde cible de la sonde Tianwen 2, est bien un morceau de Lune

    Le petit corps céleste qui gravite sur une orbite très voisine de celle de la Terre semble avoir la Lune pour origine. Outre sa composition, des simulations de trajectoire militent en ce sens. Un cratère est même suspecté : Giordano Bruno.

  • Expansion de l’Univers : la tension s’accroit sur la constante de Hubble

    L’Univers est en expansion. Soit. Mais à quelle vitesse ? Selon la méthode utilisée, ce taux d’expansion, ou constante de Hubble, varie. Et les mesures les plus récentes viennent encore confirmer cette tension. Au point que des cosmologistes mettent en cause les modèles théoriques les mieux établis.