Six ans après son lancement, la mission du chasseur de planètes extrasolaires conçu par le Cnes est-elle sur le point de s'achever ? Une panne survenue sur la chaîne de détection du satellite le 2 novembre 2012 le laisse craindre.

« Depuis quelques jours, CoRoT ne voit plus rien », confie Éric Michel, le responsable du programme de sismologie stellaire du satellite, l'autre grand programme de CoRoT avec la recherche d'exoplanètes.

En 2009, CoRoT avait déjà subi une panne sur sa chaîne de détection, ce qui avait obligé l'équipe du satellite à l'abandonner au profit d'une chaîne redondante. C'est cette « roue de secours » qui pose désormais problème.

Une tentative risquée pour réparer

« Comme les tests qui ont été faits la semaine dernière n'ont pas permis de réparer l'instrument de CoRoT, il est maintenant question d'une intervention lourde : le satellite va être placé en mode survie puis entièrement redémarré, probablement dans la deuxième quinzaine de décembre », reprend le chercheur.

Cette option avait été envisagée lors de la panne de 2009, mais repoussée au profit de l'utilisation moins risquée de la redondance. Elle nécessite la mobilisation de moyens importants, notamment pour la télémétrie, et expose le satellite au danger d'un coma définitif.

Un bilan positif

Et si CoRoT ne se réveille pas ? « Ce serait dommage : nous venons d'obtenir une prolongation de sa mission jusqu'en 2016 ! », répond Éric Michel.

Quoi qu'il en soit, grâce à l'observation fine de leurs vibrations de faible amplitude, CoRoT aura ouvert une nouvelle fenêtre sur la structure interne des étoiles, souligne le chercheur.

Le satellite français, premier télescope spatial chasseur d'exoplanètes, aura aussi permis de découvrir une trentaine de planètes extrasolaires, dont Corot-7b, la première représentante de la classe des super-Terre.