Le réseau de télescopes ALMA installé au Chili viens de dévoiler avec une qualité sans précédent l'intimité d'une étoile géante rouge.

Un observatoire encore en sous régime
Il s'agit d'un des premiers résultats scientifiques du réseau de télescope Atacama Large Millimeter Array (ALMA), installé à 5000 m sur l'altiplano chilien. Il est encore en phase de construction et, lors de la prise de vue, il n'y avait pas encore la moitié des 64 paraboles prévues.

Mais déjà l'observatoire international est apte à fournir des données scientifiques. Et quelles données ! On découvre autour de R Sculptoris — une étoile géante rouge en fin de vie — un nuage de gaz en forme de spirale.

Une étoile cachée
La présence de cette structure spirale indique qu'il s'agit probablement d'un système binaire : une seconde étoile insoupçonnée jusque-là, tourne autour de l'étoile géante.

Des sautes d'humeur
Les astronomes ont également été surpris de voir que la quantité de gaz éjectée de l'étoile est plus importante que prévu.

Les étoiles comme R Sculptoris connaissent des sursauts d'activité tous les 10 000 à 50 000 ans. Ceux-ci durent quelques centaines d'années. C'est là que le gaz est éjecté de l'étoile en grande quantité. Sur R Sculptoris, le dernier aurait eu lieu il y a 1800 ans et aurait duré 200 ans.

Pour rendre compte de ces observations, les astronomes ont réalisé une simulation du comportement de l'étoile.

Une nébuleuse radiographiée
L'une des particularités des données d'ALMA est d'avoir à la fois de quoi reconstruire une image et de quoi obtenir le spectre de l'objet observé. Or la longueur d'onde du nuage observé dépend de sa vitesse, la partie qui vient vers nous est décalée vers le bleu, celle qui s'éloigne vers le rouge. Ces informations permettent donc d'obtenir une image en 3 dimensions de la nébuleuse autour de R Sculptoris. On découvre ainsi qu'il ne s'agit pas simplement d'une spirale autour de l'étoile, mais qu'il y a une coquille de gaz sphérique tout autour.

Pour en savoir plus sur ALMA, nous vous invitons à lire le numéro de mai 2012 de Ciel & Espace.