Vesta riche en minéraux hydratés

Répartition de l'hydrogène sur Vesta (en rouge, les plus fortes concentrations). © Nasa/JPL-Caltech.

Le survol de Vesta par la sonde Dawn à seulement 210 km d'altitude a révélé une surprise: de grandes quantités d'hydrogène se cachent sous la surface de l'astéroïde.

Le plus étonnant est que cet hydrogène, présent soit sous forme d'hydroxyl (une sous-structure de la molécule d'eau), soit sous la forme de glace d'eau, se répartit le long de l'équateur. Or sur Vesta, spécialement à l'équateur, les conditions d'ensoleillement sont telles que la glace d'eau ne peut subsister.

L'eau des météorites


Détecté par le spectromètre gamma et le détecteur de neutrons de la sonde américain Dawn, cet hydrogène aurait pour origine des météorites hydratées qui se seraient écrasées sur Vesta.

Thomas Prettymann, de l'Institut des sciences planétaires, à Tucson (Arizona), qui publie ce résultat dans la revue Science, précise que ces roches riches en carbone auraient « percuté Vesta à des vitesses assez faibles pour préserver leur contenu volatil ».

La vidéo ci-dessous permet de visualiser les zones où la présence d'hydrogène a été détectée sur Vesta. En rouge, les zones les plus riches et en gris, les plus pauvres.

Un résultat attendu


En janvier 2012, les scientifiques de la mission Dawn se demandaient si de l'eau glacée pouvait se trouver aux pôles de Vesta. Ciel & Espace annonçait que le survol rapproché de l'astéroïde, à 210 km de distance, pourrait apporter la réponse.

Des terrains criblés de cavités

Un autre indice de la présence de minéraux hydratés se révèle dans l'aspect de certains terrains situés près de l'équateur de Vesta. Selon Brett Denevi, de l'université John Hopkins (États-Unis), plusieurs zones grêlées observées sur l'astéroïde résulteraient de la vaporisation de cet hydrogène un temps piégé en sous-sol.

C'est le cas notamment au fond du cratère Marcia, où des trous de 600 m de diamètre et de 200 m de profondeur ont été identifiés.

Dans une certaine mesure, ils pourraient ressembler aux terrains très chahutés vus sur la Lune dans la dépression Ina et que l'on attribue à du dégazage d’éléments volatils contenus dans le sol.

L'image ci-dessous est un gros plan sur le fond du cratère Marcia, large de 60 km.

Fond du cratère Marcia sur Vesta. Crédit : Nasa

Les cavités visibles au fond du cratère Marcia sont probablement liées à l'évaporation
d'éléments volatils apportés
au sol de Vesta par des météorites. © Nasa.

Ces structures ont surtout été vues sur Mars dont le sous-sol regorge de glace. La fonte partielle de cette glace a creusé de telles cavités qui, selon Brett Denevi, étaient totalement inattendues sur Vesta, considéré comme un corps sec.

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Commentaires

Nous avons sélectionné pour vous

  • Chang’e 6 est en route vers la Lune

    La sonde chinoise a décollé ce 3 mai avec pour objectif de se poser sur la face cachée de la Lune et d’en rapporter des échantillons. Ce qui serait une première.

  • Disparition du vol MH370 : la piste des données satellites relancée

    Dans l’enquête sur la disparition du vol Malaysia Airlines MH370 en 2014 dans l’océan Indien, les acteurs privés et bénévoles sont en train de reprendre la main en s’appuyant sur des données satellites. De nouvelles recherches en mer sont attendues en suivant notamment l’hypothèse d’un détournement d’avion volontaire. Nous avons détaillé cette piste dans un article précédent.

  • Deux Chinois sur la Lune en 2029, la date se confirme

    L’écart se resserre entre la Chine et les Etats-Unis dans course au pôle sud lunaire. Selon des officiels chinois, tous les voyants sont verts pour que deux astronautes de l’Empire du Milieu foulent le régolite en 2029. Dans le même temps, la mission américaine Artemis 3, prévue pour déposer des humains sur la Lune fin 2026, pourrait encore glisser…