Accumulation d’eau douce au pôle Nord

Sous la calotte polaire nord, l'océan Arctique se charge en eau douce. Crédit : ESA

Les données des satellites européens ERS-2 et Envisat, récoltées sur 15 ans, révèlent qu'une grande quantité d'eau douce ne cesse de grossir dans l'océan Arctique.

Prisonnière sous la banquise, cette eau serait stockée là par le jeu des vents qui soufflent dans la région.

L'Europe menacée de refroidissement ?
Selon les scientifiques britanniques qui publient ces conclusions dans Nature Geoscience, le processus qui conduit à cette accumulation de 8000 km3 d'eau douce pourrait s'inverser. Il suffirait pour cela que les vents dominants qui dirigent le mécanisme changent.

Dans ce cas de figure, cette eau douce froide pourrait être injectée dans l'Atlantique Nord, provoquant un ralentissement sensible du courant principal, le Gulf Stream. Il en résulterait un refroidissement sérieux de l'Europe qui se retrouverait d'un seul coup privée de la douceur océane que lui procure le Gulf Stream.

Une circulation d'eau soumise aux vents
Sur les 15 ans d'observation de la hauteur d'eau sous la banquise menées grâce aux satellites ERS-2 et Envisat, les spécialistes ont découvert que la grande circulation océanique appelée gyre de Beaufort était accéléré par de forts vents arctiques.

Toutefois, la corrélation entre le régime des vents et le gyre de Beaufort n'est pas systématique. Selon Katharine Giles, première auteure de l'étude, la banquise pourrait former un écran de protection qui altère le lien.

Mais si le couplage entre les vents et le courant circulaire est réel, alors il suffirait d'un changement de régime des vents pour que l'eau douce se déverse dans l'Altantique avec des conséquences climatiques majeures pour l'Europe... Un scénario à la « The day after tomorrow » qui reste toutefois à vérifier.

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