On a (re)trouvé de l’eau liquide sur Mars !

Ces traces brunes qui apparaissent sur les flancs de certains cratères martiens seraient dues à l'écoulement d'eau. Crédit: credit: NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona.

Chaque année martienne, des ruisseaux se formeraient dans des cratères de la planète rouge, à la fin du printemps. C'est le résultat d'observations réalisées sur les images de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter pendant trois années martiennes successives (environ cinq ans et demi terrestres) : des chercheurs américains y ont relevé plus d'un millier de traces qui apparaissent puis s'évanouissent selon le cycle des saisons !

Des ruissellements connus depuis 2000

Ces « sources » naissent sur les flancs internes de cratères d'impact, mesurent entre 50 cm et 5 m de large, et s'étendent jusqu'à plusieurs centaines de mètres vers le fond des cratères ! Bref, elles ont tout l'air de petits ruisseaux.

Ce n'est pas la première fois qu'une telle annonce est faite. En 2000, les images de la précédente sonde, Mars Global Surveyor, avaient déjà révélé ces trainées alors baptisées « gullies ». Alors qu'on savait déjà que de l'eau avait coulé en grande quantité sur le sol de la planète rouge après sa formation, les gullies semblaient ne dater que de quelques milliers, voire centaines d'années !

Une eau liquide très éphémère

Un scénario a alors été imaginé : lorsqu'une météorite s'écrase sur la surface, elle creuse un trou qui dévoile les strates du sous sol martien. Celui-ci contiendrait de la glace, qui mise au jour, ne serait plus protégée du soleil par la poussière du sol. Au lieu de passer directement de l'état solide à l'état gazeux, elle resterait liquide un petit moment, s'écoulerait vers le fond du cratère avant de s'évaporer. En effet, si la température sur Mars approche zéro degré celsius, elle ne peut pas être liquide à l'état pur... sauf si elle contient beaucoup de sels minéraux qui baissent son point de fusion !

Tiré par les cheveux ? A l'époque en effet, deux autres hypothèses sont avancées, qui sont jugées au moins aussi crédibles.
- les traces seraient en effet des écoulements, mais de sable sec, et non pas d'eau.
- le CO2 du sol, en se sublimant provoquerait des avalanches de cailloux.

Sans compter l'existence de traces ressemblantes sur la Lune, dont on est absolument certain qu'elles n'ont pas été formées par de l'eau liquide !

Des « sources » saisonnières

Toutefois, l'année 2008, puis début 2011 redonnent du crédit au scénario des gullies : de la glace existe bel et bien dans le sous sol martien !

Aujourd'hui, c'est le caractère saisonnier du phénomène qui a été mis en évidence.
- Certaines traces apparaissent à la fin du printemps martien, s'allongent sur quelques centaines de mètres, puis s'évanouissent quand vient l'automne.
- Elles occupent principalement les faces des cratères les plus exposées au Soleil.
- Elles n'apparaissent pas préférentiellement dans les zones les plus poussiéreuses (ce qui aurait favorisé l'hypothèse des avalanches).

Ces arguments convergent vers l'eau liquide. Mais certaines questions restent en suspens, comme justement le mystère de la disparition des traces elles-mêmes à chaque automne...

les traces brunes qui se répandent seraient dues à de l'eau liquide

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