Le journal de bord de Thomas Pesquet (12)

L'astronaute Thomas Pesquet deviendra en novembre 2016 le dixième Français à voler dans l'espace. Chaque mois, il raconte les coulisses de son entraînement aux lecteurs de « Ciel & Espace ». Découvrez le quotidien de celui qui s'apprête à vivre six mois sur orbite à bord de la station spatiale internationale (ISS).
Thomas Pesquet est au Salon du Bourget 2015. © D. Fossé

Épisode 12 : Rendez-vous au Bourget !

« Cette semaine, je fais une pause dans mon entraînement ! Après la Russie et le Japon, je suis en France pour le Salon du Bourget. La grand-messe de l'aéronautique est une excellente occasion pour l'ESA d'expliquer à quoi servent les activités spatiales. J'ai d'ailleurs un programme chargé en interviews et réunions en tout genre.

Si vous voulez me rencontrer, ça se passe au pavillon de l'ESA le vendredi 19 juin dans l'après-midi et samedi 20 juin 2015, à 10 h ! Je profite aussi de mon passage à Paris pour entretenir ma licence de pilote en faisant quelques vols avec Air France (des Paris-Genève et Paris-Prague en début de semaine).

Le Salon du Bourget, c'est une longue histoire pour moi. J'y suis venu la première fois quand j'étais enfant, avec mon père, pour regarder les avions. La deuxième fois, c'était en tant qu'ingénieur du Cnes, sur un stand où l'on présentait les carrières au sein de l'agence spatiale française. La troisième fois, c'était sous la casquette de pilote d'Air France. Et la dernière fois, en 2009, comme astronaute fraîchement promu de l'Agence spatiale européenne (ESA).

À l'époque, j'avais dit en plaisantant au directeur de l'ESA qu'à ce rythme, pour mon prochain passage, je serais à sa place. Il m'avait répondu : « OK, mais alors, c'est moi qui pars dans l'espace. » Évidemment, je préfère être là cette année comme astronaute sélectionné pour voler six mois sur l'ISS ! Et je prends date pour le prochain salon puisque normalement, en juin 2017, je serai tout juste revenu sur Terre...

Essayage de scaphandre

Mais la grande nouvelle de ces dernières semaines, c'est que j'ai fait l'essayage de mon scaphandre russe Sokol, celui que je porterai dans le vaisseau Soyouz au lancement et à mon retour de la station. Les astronautes sont très attachés à leur scaphandre.

D'abord parce qu'il est fait sur mesure de la tête aux pieds - y compris les bottes que l'on ne porte qu'une seule fois, pour aller dans la fusée le jour du décollage ! Mais surtout parce que c'est lui qui doit nous garder en vie en cas de feu ou de dépressurisation.

Essayage de mon scaphandre Sokol ! Crédit : DR
Essayage de mon scaphandre Sokol ! Crédit : DR

L'essayage ne se limite pas à vérifier que le scaphandre nous va bien. Il faut surtout le tester dans le Soyouz, en le mettant sous pression, et voir si l'on peut tenir deux heures coincé dans notre siège sans ce que ça soit douloureux. Je l'ai fait, c'est très inconfortable...

J'ai aussi testé ma tenue « Pingouin. » C'est une combinaison que l'on porte dans la station, quelques heures chaque jour pendant les dernières semaines de la mission. Elle est truffée de bandes élastiques et de velcros qui nous compressent le corps, pour nous réhabituer aux effets de la gravité.

Dans quelques jours, je serai au Centre des astronautes européens, à Cologne, pour travailler sur les activités scientifiques de la mission d'Andy [Andreas Mogensen, NDLR]. Il doit partir dix jours dans l'espace le 1er septembre 2015, et je suis sa doublure. Il faudra aussi que je trouve le temps de potasser l'énorme doc que j'ai reçue ce week-end sur les dizaines d'expériences de ma propre mission ! »

 

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