Découverte : une planète rocheuse de 17 masses terrestres

Kepler-10 b (rouge) et Kepler-10 c autour de leur étoile du Dragon. Crédit : CfA/D. Aguilar

Les astronomes ne pensaient pas que cela soit possible et pourtant, l'univers abrite des « méga-Terre ». Des monstres aussi massifs qu'Uranus ou Neptune, mais entièrement rocheux.

C'est en tout cas la conclusion qui s'impose après l'annonce, ce 2 juin, de la découverte d'une planète de 17 masses terrestres et d'une densité de 7 g/cm3, supérieure à celle de notre propre planète, autour de l'étoile Kepler-10.

Avec une taille de 2,4 rayons terrestres, Kepler-10 c est presque 14 fois plus volumineuse que la Terre et offre une surface au sol pratiquement 6 fois plus grande. Si vous vous posiez à sa surface, vous y pèseriez trois fois votre poids sur Terre.

Située quatre fois plus près de son étoile que la Terre ne l'est du Soleil, cette planète qui boucle son orbite en 45 jours est cependant inhabitable car probablement très chaude (environ 200 degrés).

En 2011, la découverte de Kepler-10 b autour de l'étoile Kepler-10, astre similaire au Soleil situé à 560 années-lumière dans la constellation du Dragon, avait déjà défrayé la chronique de par sa densité [N.B. : de nouvelles mesures montrent qu'avec une masse de 3,3 masses terrestres et un rayon de 1,5 rayon terrestre, Kepler-10 b a en réalité une densité comparable à la Terre.]

Une illustration de la variété des mondes

Au-delà de son caractère spectaculaire, cette découverte réalisée par l'astronome Suisse Xavier Dumusque et ses collègues au moyen du satellite Kepler et du spectrographe Harps-Nord est une nouvelle illustration de la variété des mondes possibles dans l'Univers.

Ces dernières années, les astrophysiciens s'étaient convaincus qu'au delà d'une dizaine de masses terrestres, les planètes qu'ils baptisaient « super-Terre » ne pouvaient être que des « mini-Neptune », autrement dit des coeurs rocheux ou glacés enfouis sous une épaisse couche d'hydrogène et d'hélium.

La raison en est simple : à partir d'une certaine masse, un noyau solide formé tôt dans un disque protoplanétaire attire de vastes quantités de gaz et ne peut plus s'en débarrasser.

Cette découverte montre que leurs modèles sont à revoir, d'autant que l'hypothèse selon laquelle Kepler-10 c aurait possédé une vaste enveloppe d'hydrogène et d'hélium qui se serait érodée avec le temps ne tient pas non plus. « Si c'était le cas, son rayon devrait être aujourd'hui supérieur à 3 rayons terrestres » font remarquer les astronomes dans leur article.

Selon les chercheurs, Kepler-10 c ne serait pas un cas isolé : une étude statistique menée par l'astronome Lars Buchhave, portant sur des milliers de planètes candidates repérées par Kepler, suggère que des planètes rocheuses plus massives encore peuvent exister, pourvu qu'elles soient placées un peu moins près de leur étoile.

Si c'est le cas, leur découverte n'est qu'une question de temps.

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