La Tache Rouge de Jupiter à son minimum

La Grande Tache rouge de Jupiter est ici visible en infrarouge. Crédit : ESO/Ciel et Espace Photos

Le gigantesque tourbillon nuageux que les astronomes observent depuis plus de trois siècles à la surface de Jupiter n'a jamais été aussi réduit. Alors que cette formation anticyclonique mesurait environ 40000 km de diamètre vers 1880, elle ne s'étend plus aujourd'hui que sur 15000 km.

Et l'évolution s'est accélérée sensiblement au cours de ces quatre dernières années. En 2010, la Grande Tache rouge avait encore un diamètre de l'ordre de 17500 km. Alertés par les amateurs, les astronomes professionnels ont donc utilisé le télescope spatial Hubble pour effectuer une mesure précise, le 21 avril 2014.

Une indispensable mesure des vents
La réduction progressive de la Grande Tache rouge n'est pas une nouveauté. « La question est toutefois de savoir si nous avons une variation de la taille apparente, liée à la couverture nuageuse, ou de la taille dynamique, liée à la rotation du vortex », précise Pierre Drossart, spécialiste des planètes à l'observatoire de Paris-Meudon.

Et pour savoir si le rétrécissement est réel, il faut mesurer la vitesse des vents au sein de la Tache rouge. Or, en fonction de son orientation et de la qualité des images, la tâche n'est pas aisée. Voilà pourquoi les astronomes ont eu recours au plus puissant télescope pour la photographier.

Vers la disparition ?
Si elle continue à ce rythme, la Grande Tache rouge peut-elle disparaître ? Sur ce point, aucun des spécialistes ne semble envisager l'éventualité à court terme. Il faut des décennies à des tempêtes plus petites pour s'estomper sur la géante gazeuse du Système solaire. Pourtant, rien ne garantit la pérennité à très long terme de la tempête jovienne... Et comme nul ne sait depuis combien de temps elle fait rage...

L'animation ci-dessous permet de se rendre compte du changement de taille de la Grande Tache rouge depuis 1995.

Réduction de la Tache Rouge de Jupiter

Pour en savoir plus, lisez l'article consacré au phénomène dans Ciel & Espace de juin 2014 (page 17), en kiosque le 23 mai 2014.

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