Indice d'eau dans les débris d'une planète rocheuse extrasolaire

Destruction d'un petit corps autour d'une naine blanche. Crédit : NASA/JPL-Caltech/Ciel et Espace Photos

Hubble a repéré des indices de la présence d'eau dans les débris d'une exoplanète naine rocheuse comparable à Vesta.

Selon les trois chercheurs qui ont réalisé les observations, à l'aide du spectrographe ultraviolet du télescope spatial, cette première indique que la formation de planètes riches en eau, potentiellement habitables, est courante dans les systèmes extrasolaires.

Un excès d'oxygène

Le raisonnement qui conduit Jay Farihi, Boris Gänsicke et Detlev Koester à leur conclusion est assez indirect. En réalité, les chercheurs ont identifié un excès d'atomes d'oxygène dans la photosphère de l'étoile naine blanche GD 61, à environ 150 années-lumière de la Terre.

Les naines blanches sont les restes des étoiles comme le Soleil. D'une taille comparable à la Terre, ce sont des astres très denses dont la puissante force de gravité de surface impose aux éléments chimiques plus lourds que l'hydrogène et l'hélium de s'enfoncer dans leurs couches profondes.

Cette propriété découverte par l'astrophysicien français Evry Schatzman en 1947 a des conséquences intéressantes : aussi riche chimiquement qu'ait été son étoile-mère, la lumière d'une naine blanche ne porte que la signature de ces deux éléments.

Et si elle recèle la trace d'autres espèces chimiques, c'est que celles-ci viennent de l'extérieur...

Pollution de naine blanche

« Les naines blanches entourées des vestiges d’un système planétaire peuvent être contaminées par l'accrétion de petites quantités de matériau », expliquent les chercheurs. Autrement dit, l'observation d'éléments chimiques autres que l'hydrogène et l'hélium sur une naine blanche donne directement accès à la composition chimique des restes de planètes qui lui tournent autour !

GD 61, résidu d'une étoile qui s'est transformée en naine blanche il y a 200 millions d'années, montre des traces de magnésium, d'aluminium, de silicium, de calcium et de fer.

Les chercheurs ont calculé que, même si tous ces éléments étaient appariés à de l'oxygène dans le corps rocheux absorbé par la naine (sous forme de silicates ou oxydes de fer), il fallait encore qu'il soit présent sous une autre forme pour rendre compte des observations de Hubble. L'eau, dans lequel l'oxygène s'associe à deux atomes d'hydrogène, est la meilleure candidate.

Les chercheurs estiment que le petit corps détruit par l’étoile naine était composé à 26% d'eau et qu'il était d'une masse équivalant à l’astéroïde Vesta, dans notre Système solaire.

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