La Russie offre un trésor au Muséum

Les météorites de Tcheliabinsk sont sur le point de rejoindre celles de Draveil dans une vitrine du Muséum national d’histoire naturelle, à Paris. © JL Dauvergne/C&E Photos.

Le 2 juillet, à Paris, a eu lieu la remise au Muséum de six échantillons de la météorite tombée en Russie le 15 février 2013, à Tcheliabinsk.

La plus grosse collision depuis 1908
Il y a trois mois, le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) a envoyé une demande officielle au gouverneur de la province de Tcheliabinsk pour récupérer quelques échantillons de l'astéroïde qui s'est fragmenté violemment dans le ciel de la région, le 15 février. On s'en souvient, l'événement a fait plus de 1000 blessés. C'est de loin le plus important enregistré depuis un siècle. Rapidement, des fragments de météorites ont été retrouvés au sol.

Une collection exceptionnelle
L'argument de figurer dans l'une des collections les plus exceptionnelles du monde, déjà riche de 4000 échantillons, a fait mouche. Le directeur du MNHN Thomas Grenon et la chercheuse Brigitte Zanda, chargée de la conservation de la collection, ont reçu une réponse favorable.

« Il y a une longue tradition de collaboration entre la France et la Russie », justifie Maria Grossman, représentante de la région de Tcheliabinsk. Elle est venue spécialement de Russie pour transporter les précieuses pierres jusqu'à Paris. « Il y a eu un élan de solidarité avec des donations de particuliers et d'institutionnelles », raconte-t-elle.

Ci-dessous, les météorties dévoilées à la presse. De gauche à droite : Thomas Grenon, directeur du MNHN, Maria Grossman, représentante de la région de Tcheliabinsk, Brigitte Zanda, chercheuse chargée de la conservation des météorites au MNHN, et Inna Merkoulova du Centre russe de la culture scientifique, à Paris. © JL Dauvergne/C&E.

La plus grosse des six météorites, de la taille d'une balle de golf, a été donnée par un particulier. En tout, 95 g ont été réunis. Une septième pierre venant de l'université de l'Oural devrait prochainement compléter la collection. Elle fait 79 g, et sera à terme la plus grande de l’ensemble.

Les météorites vues de près. © JL Dauvergne/C&E.

Mais aussi des objets de science
« Ces échantillons permettent de développer une collaboration entre nos pays », se réjouit Maria Grosmann. Les fragments ont déjà été étudiés en Russie, mais ils vont l'être à nouveau en France avec les équipements de pointe du MNHN.

« Nous cherchons à avoir un maximum d'objets de ce type pour mieux comprendre les origines du Système solaire », justifie Brigitte Zanda. La composition chimique de ces météorites est proche de celle de la Terre et du Soleil (en dehors de l'hydrogène et de l'hélium surabondants dans notre étoile). »

Une vitrine prestigieuse
Les précieuses météorites sont exposées au premier niveau de la galerie de l'évolution, le long du mur opposé à l'entrée. Elles sont présentées aux côtés d'autres pierres célestes célèbres : celles de Draveil, tombées le 13 juin 2011 dans l’Essonne. Le musée a pu réunir quatre des six météorites retrouvées, dont un impressionnant fragment de 5 kg.

Ci-dessous : les météorites de Tcheliabinsk installées à côté de celles de Draveil. © JL Dauvergne/C&E.

Ces pièces donnent un avant-goût de ce que montrera la Galerie de géologie et de minéralogie lorsque sa rénovation sera achevée fin 2013.

Pour le moment, les météorites sont exposées dans la superbe Grande Galerie de l'évolution. ©JL Dauvergne/C&E.

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