Trois planètes habitables autour d'une étoile proche ?

Vue d’artiste d’une planète dans la zone habitable de l’étoile Gliese 667C, au sein d'un système triple. Crédit : M. Kornmesser/ESO

Le réexamen d'observations réalisées entre 2003 et 2010, associées à de nouvelles données de grands télescopes, suggère la présence de trois planètes dans la zone habitable de Gliese 667C.

Cette étoile, une naine rouge dix fois moins lumineuse que le Soleil et trois fois moins massive, est située dans un système stellaire triple à seulement 23 années-lumière de la Terre, dans le Scorpion.

La famille s'agrandit

Gliese 667C était déjà connue pour abriter la planète la plus prometteuse dans la quête d'une potentielle vie extraterrestre. Celle, du moins, dont les caractéristiques étaient les plus proches de celles de la planète bleue : Gliese 667Cc, une planète de 4 masses terrestres, située dans la zone habitable de son étoile et qui boucle sa révolution en 28 jours (lire Ciel & Espace n°501, février 2012).

Cette fois, elle pourrait bien être détrônée par deux sœurs, Gliese 667Cf et Gliese 667Ce. Selon l'équipe dirigée par l'astrophysicien Guillem Anglada-Escudé (université de Gottïngen), la première possèderait une période de révolution de 39 jours et une masse d'à peine 2 Terre. La seconde, tournant en 62 jours, ferait 2,6 masses terrestres. Il y aurait désormais trois planètes « terrestres » dans la zone habitable de la naine rouge...

Trois planètes dans la zone habitable de Gliese 667C. Crédit : ESO

Trois planètes dans la zone habitable de l’étoile Gliese 667C. © ESO.

Des planètes à confirmer

Cependant, le conditionnel reste de rigueur pour Xavier Bonfils (Laboratoire d'astrophysique de Grenoble). Il connaît fort bien les données d'observation de Gliese 667C, pour les avoir récoltées lui-même avec son équipe grâce au spectromètre Harps (observatoire de La Silla), et pour y avoir découvert la première planète de la zone habitable. « La méthode d'analyse qui a été choisie par Guillem Anglada-Escudé et ses collègues est plus sensible aux faux-positifs que la techique habituelle », prévient l'astronome.

Techniquement, elle revient à décider a priori que les orbites des planètes du système sont pratiquement circulaires. Et si ce n'était pas le cas ? Les planètes s'évaporeraient des données...

Pour en avoir le cœur net, il faudrait de nouvelles observations. Hélas, elles demanderont des années pour les récolter. « Gliese 667C représente des années et des années de mesure, rappelle Xavier Bonfils. Je crains qu'une ambigüité ne plane sur ces nouvelles planètes pendant longtemps... »

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