Hubble filme un stroboscope stellaire

La proto-étoile binaire LRLL 54361, ici vue par Hubble dans l'infrarouge proche, illumine son environnement tous les 25,34 jours. Crédit : NASA/ESA/STScI

Un time-lapse réalisé à partir d'images infrarouges du télescope spatial Hubble montre l'évolution, sur 23 jours, d'un écho lumineux provoqué par un coup de flash stellaire.

C'est l'énigmatique astre LRLL 54361, situé à 950 années-lumière de la Terre, dans la région de formation d'étoiles IC 348 qui en est à l'origine.

Accrétion pulsée

« Cette proto-étoile a de grandes variations d'éclat, avec une période précise qu'il est difficile d'expliquer », souligne l'astrophysicien James Muzerolle, du Space Telescope Science Institute.

Découverte par le satellite infrarouge Spitzer, LRLL 54361 connaît un sursaut de luminosité tous les 25,34 jours exactement.

Une régularité qui, selon les astronomes, trahit en réalité la présence de deux astres tournant l'un autour de l'autre.

LRLL 54361 est donc probablement composé de deux étoiles en formation, cachées au regard par un disque et une enveloppe dense de gaz et de poussières.

À chaque fois que les deux étoiles passent au plus près l'une de l'autre, un peu de cette matière qui les entoure leur plongerait dessus. Le phénomène provoquerait un flash lumineux qui, par la suite, se propagerait à toute l'enveloppe (ce dont Hubble a été le témoin).

Si ce phénomène d'accrétion pulsée a déjà été observé lors de la naissance de jeunes étoiles, c'est la première fois qu'il l'est à un stade aussi précoce de formation stellaire, et avec une telle intensité et une telle régularité.

La situation de LRLL 54361 dans le nuage IC 348 et son mécanisme d'émission supposé. Crédit : NASA/ESA/STScI/NOAO/Caltech/Spitzer

La situation de LRLL 54361 dans le nuage IC 348 et son mécanisme d'émission supposé.

Crédit : Nasa/ESA/STScI/NOAO/Caltech/Spitzer

Herschel à la rescousse

L'équipe de James Muzerolle compte désormais pointer LRLL 54361 avec le télescope spatial Herschel, de l'ESA. L'objectif est notamment de vérifier l'hypothèse de binarité en observant directement les jeunes astres à travers la poussière.

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