Une saison exceptionnelle pour les noctiluques

Situés à 83 km d'altitude, les nuages noctiluques sont éclairés par le Soleil par en-dessous, comme le montre cette vue prise depuis la sation spatiale. Crédit : NASA.

La saison des nuages noctiluques vient de s'achever mais en 2013, le phénomène a débuté beaucoup plus tôt que prévu.


Les nuages qui brillent la nuit


Tous les ans, entre le 1er juin et le 15 août apparaissent d'étranges nuages au-dessus des régions arctiques : les noctiluques. Comprenez des nuages qui brillent la nuit. En fait, ils sont tellement hauts, qu'ils son éclairés par en dessous par la lumière du Soleil. En moyenne ils se situent à 83 km d'altitude, aux portes de l'espace, dans un environnement à -133°. La photo ci-contre prise depuis la Station Spatiale Internationale illustre bien le phénomène.


2013, un cru exceptionnel


« Ils apparaissent et disparaissent brusquement à des dates bien définies. A une semaine près d'une années sur l'autre », explique Alain Hauchecorne chercheur au LATMOS. Or en 2013, leur apparition a débuté beaucoup plus tôt que prévu : le 13 mai. Du jamais vu depuis que le phénomène est suivi jour après jour par le satellite AIM, lancé en 2007.
Ci-dessous une vidéo obtenue avec ce satellite retraçant la saison 2007.

Le phénomène est surveillé de près car il est mal compris. Personne n'a jamais vu ces nuages avant 1885. De plus, on sait que le phénomène est amplifié par le réchauffement climatique. Paradoxalement, la hausse de la température au sol est accompagnée d'une baisse à haute altitude. « Nous constatons une baisse des températures de 2° par décennie dans las mésosphère », souligne Alain Hauchcorne.

Un lien céleste ?


Ces nuages sont formés de fins cristaux de glace. Or, pour faire de la glace, il faut avoir des noyaux de condensation, autrement dit de toutes petites particules sur lesquels vient s'accrocher l'eau. Les fines poussières laissées par les étoiles filantes pourraient jouer ce rôle. Les scientifiques devront se poser la question de savoir si le bolide de Tcheliabinsk du 15 février a pu laisser de fines particules de façon assez durable pour favoriser une apparition de nuages noctiluque prématurée.
La vidéo ci-dessous montre l'évolution du nuage de particule dans les jours qui ont suivi l'impact.

Une cible pour les photographes


Pour les amoureux de nature et d'observation du ciel ce phénomène reste exceptionnel. Un photographe polonais Maciej Winiarczyk a récemment réalisé un time lapse exceptionnel au nord de l'Écosse montrant son évolution. Il a également réussi à photographier des aurores boréales simultanément !

Entre le 1er juin et le 15 août il ne fait pas assez sombre la nuit au niveau du cercle polaire pour voir les aurores boréales. Il faut donc être plus au sud. Mais plus on va au sud, et moins on a de chance de voir des aurores boréales et des nuages noctiluque. Finalement une région comme l'Écosse offre le bon compromis. Encre faut-il avoir la chance d'avoir du beau temps et que les deux phénomènes soient actifs au bon moment. Une vraie gageure !


De façon rarissime le phénomène peut être vu depuis le France, mais il se situe le plus souvent bien plus au nord. Ci-dessous un exemple d'apparition visible de la France.

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