Le Luxembourg devient le premier pays européen autorisant l'exploitation des astéroïdes

Vue d’artiste de la capture d’un astéroïde. © Nasa
L'entrée en vigueur au Luxembourg, ce 1er août, d'une nouvelle loi sur l'exploration et l'utilisation des ressources spatiales s'inscrit dans une stratégie de longue haleine, qui vise à faire du Grand-Duché le leader de l'industrie spatiale minière en Europe.

Si votre entreprise est domiciliée au Luxembourg, il vous est désormais possible d'aller forer sur Cérès, Pallas, Toutatis ou tout autre astéroïde de votre choix. Le 1er août entre en effet en vigueur dans le Grand-Duché une « loi sur l'exploration et l'utilisation des ressources spatiales » autorisant, au moins juridiquement, un tel projet.

 

Dans le cadre de l'initiative spaceresources.lu, initiée en février 2016, les dirigeants du petit état cherchent en effet à renouveler le succès de son virage industriel vers le secteur spatial il y a trente ans. En 1985, ils avaient porté sur les fonts baptismaux la Société Européenne des Satellites (SES), aujourd'hui leader mondial des opérateurs de satellites.

 

Cette fois, dans le sillage des Etats-Unis, le Luxembourg entend offrir un cadre juridique favorable aux entreprises qui souhaiteraient se lancer dans l'exploitation des astéroïdes. Le Grand-Duché a d'ailleurs investi dans plusieurs start-up du secteur, espérant développer sur ses terres une nouvelle filière de recherche et d'innovation.

 

Obstacles juridiques

Ce nouveau business ne va pas de soi, car depuis le Traité de l'espace de 1967, signé par 104 pays dans le monde, « l'espace extra-atmosphérique, incluant la Lune et les autres corps célestes, ne peut pas faire l'objet d'appropriation par une nation par déclaration de souveraineté, par le moyen d'une utilisation ou d'une occupation, ou par quelqu'autre moyen. »

 

En affirmant, dès son premier article, « les ressources spatiales peuvent faire l'objet d'une appropriation », la loi luxembourgeoise essaie clairement de faire bouger les lignes. Les entrepreneurs qui s'associeraient au Grand-Duché pour développer leurs activités de space mining sont en tout cas assurés de ne pas être inquiétés.

 

Reste à savoir si d'autres pays rejoindront le Luxembourg et les Etats-Unis dans ce qui ressemble pour certains à une utopie industrielle : à ce jour, on ne sait tout simplement pas comment exploiter les ressources d'un astéroïde, ni même les estimer précisément...

 

Pour en savoir plus sur le « nouvel eldorado » des astéroïdes, vous pouvez consulter le grand dossier de notre numéro de mai/juin 2017, toujours disponible à la vente.

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